S4 : Industrie 4.0 & blockchain : l’ère des nouveaux modèles

Description générale 

 

Des modèles en rupture sous l’impulsion de la diffusion rapide des technologies digitales adoptées par l’ensemble des acteurs

La période est marquée par la diffusion massive des technologies, en particulier la blockchain et l’IoT dans un contexte favorable avec la coopération efficace des différents acteurs favorisant l’interopérabilité des systèmes, le renforcement de la cybersécurité, l’essor de technologies simplifiées et plus sobres en énergie. Des ruptures de modèles de consommation, de production, de financement, de distribution se sont ainsi accélérées. Ces ruptures sont non seulement acceptées, mais sont accompagnées par les consommateurs devenus plus autonomes dans leur consommation qu’ils optimisent grâce aux technologies liées à l’IoT, dans la gestion de leurs données qu’ils monnaient, dans la capacité à créer et échanger leurs propres tokens avec la large démocratisation de la blockchain.

 

L’accélération de l’industrie 4.0 poussée par les technologies (Iot, Blockchain) et un financement massif : Europe, État, particuliers

Les industriels accélèrent leur passage à l’industrie 4.0. L’IoT connaît un développement massif et transforme l’ensemble de la chaîne de valeur associée au développement du Big data de moindre ampleur cependant. Les entreprises industrielles répondent de manière plus directe à l’expérience client, développent une personnalisation de masse et généralisent de l’usage de « digital twins » (jumeau numérique reproduisant un objet, un process...). La flexibilisation des outils industriels impose une adaptation des ressources humaines mobilisées facilitée par le développement du travail indépendant et des contrats à la demande désormais bien mieux protégés par l’Europe.

Cette transformation rapide de l’industrie européenne (grands groupes comme les PME) vers l’industrie 4.0 a été permise dans un premier temps par la mobilisation de l’Europe qui, en parvenant à réformer ses institutions (avec la prise de décisions à la majorité), est devenue plus efficace en matière de politique industrielle et de régulation vis-à-vis des grandes plateformes numériques. L’Europe investit ainsi massivement dans l’industrie sur ce volet numérique par la mise en place d’appels à projets et d’avantages fiscaux afin de permettre l’automatisation rapide des usines sur tout le territoire européen.

L’État français a relayé cette politique européenne par l’augmentation du budget alloué à la digitalisation des PME régionales et par le soutien aux initiatives de R&D public-privé. Par ailleurs, la technologie blockchain permet de démocratiser l’accès à de fonds importants via des financements participatifs (ICO : Initial Coin Offering) qui ne sont plus réservées aux seules start-up prometteuses mais deviennent accessibles aux PME et PMI.

 

L’industrie 4.0 orientée vers les services personnalisés grâce à la collaboration avec les nouvelles start-up.

Les industriels ont largement réorienté leurs activités vers les services avec l’essor de l’économie de la fonctionnalité qui met l’usage au centre et permet de répondre aux attentes des consommateurs et clients finaux en termes d’immédiateté, de personnalisation des services rendus, de qualité de la maintenance associée. Ainsi, groupes industriels et PME développent des modèles de location et d’abonnements en ayant recours aux technologies blockchain qui se largement diffusées et démocratisées. Elle s’appuient pour cela sur des plateformes d’échanges de données dont certaines sont créées par des start up qui ont, pour partie remplacées les anciens grands du numérique. Ces derniers ont été partiellement ubérisés avec le déploiement des smart contracts. La supply chain est, elle aussi, coordonnée par des plateformes nouvelles générations qui déploient une intégration entre amont et aval - industries et clients, en mettant en avant la traçabilité et la confiance via la technologie blockchain.

Les industriels ont ainsi su sur la décennie tirer parti de ces ruptures technologiques profondes en favorisant l’émergence d’écosystèmes d’alliances avec des start up innovantes sur ces sujets et en soutenant leur développement aux côtés d’investisseurs institutionnels ou de géants d’internet.

Macro-variables Hypothèses
Attentes et comportements du consommateur/citoyen Les consommateurs souhaitent consommer immédiatement sans effort afin d’augmenter leur temps libre. Les industriels organisent leur logistique pour satisfaire cette tendance tout en la stimulant grâce aux technologies. Les processus logistiques fondés sur l’instantanéité menacent le modèle de distribution classique (hypermarchés, etc.). L’accès aux données privées qu’impose ce modèle pourrait être contesté par les consommateurs.
Modèles économiques L’économie de la fonctionnalité devient le modèle dominant. La valeur générée prend la forme de locations et d’abonnements notamment et est produite par quelques grosses entreprises, capables de repérer des individus de talent. Ces entreprises font de la maintenance de leurs biens un élément crucial de leur modèle économique. Une meilleure gestion des ressources est donc opérée, tendant vers une stabilisation de la croissance.
Régulations Europe Meilleur fonctionnement de l’UE (majorité et non plus unanimité) qui rend sa régulation plus efficace vis-à-vis des grandes entreprises du numériques (taxe fiscale ; reconnaissance du statut de travailleur indépendant,...). Efficacité de la politique industrielle avec un fonctionnement plus souple qui permet un accès facilité aux PMI. L’UE continue d’être précurseur vis-à-vis de la régulation sur l’environnement avec un renforcement des réglementations communes à l’UE et moins de directives.
Données (IA, Big data, IoT) Les entreprises sous-traitent leur exploitation de données auprès des plateformes qui voient leur pouvoir s’accroître. Forte croissance des marchés big data et IoT. L’ensemble des technologies se développent aisément grâce à l’émergence d’infrastructures sobres en énergies et une coopération efficace des différents acteurs qui favorise l’interopérabilité des systèmes et le renforcement de la cybersécurité. L’IoT se déploie massivement dans l’industrie alors que le big data se heurte encore à certains freins.
Interactions (Blockchain, BOT) La BC et les smart contracts se déploient massivement grâce à une technologie simplifiée et plus sobre en énergie. Mouvement de « tokinisation » de l’économie et importantes levées de fonds via ICO. Les acteurs traditionnels tentent de rattraper leur retard et la majorité des plateformes C to C se font ubériser. Les BOT de seconde génération se diffusent massivement.
Acteurs de la numérisation (Géants internet, plateformes numériques, start-up) De nouvelles plateformes offrent de nouveaux modèles d’affaires pour l’industrie. Ces start-up sont financées par les investisseurs institutionnels, les géants de l’internet, des incubateurs et des plateformes d’investissements. Les investisseurs créent eux-mêmes de nouveaux modèles en détectant des opportunités et en cherchant les acteurs en mesure de les développer (start-up studio). La dynamique d’innovation repose sur un mix grandes entreprises/écosystème des start-up.
Amont/Aval La supply chain est coordonnée par un ou des acteurs dominants (plateformes) avec une tendance d’intégration entre amont et aval. L’axe logistique poursuit son optimisation par l’utilisation des technologies avec l’enjeu renforcé de traçabilité. La digitalisation du commerce s’accentue, mais les objets physiques sont d’autant plus nombreux que le service se digitalise. La distribution multimodale devient plus forte avec des considérations écologiques. Mais l’optimisation de la supply chain prime sur l’objectif écologique.
Situation économique et financière Les investissements dans l’industrie proviennent davantage des particuliers, via les plateformes et les fintech. L’incertitude sur les marchés se trouve renforcée par la multiplicité des échanges provenant des particuliers. Les industries ont accès à plus de source de financement et accélèrent leur numérisation.
Politiques de soutien à la transformation digitale l’État élabore une stratégie de communication visant à sensibiliser l’ensemble des entreprises à la transformation digitale. Les pouvoirs publics augmentent le budget alloué aux régions et aux PME sur les questions de la digitalisation. Le nombre d’initiatives R&D mêlant fonds publics et fonds privés augmente et les universités développent des pôles de compétences sur les questions digitales.
Modes de production Les modes de production sont ici tournés vers la demande, fondés sur l’adaptation. Les ressources humaines sont considérées comme des « consommables », les entreprises ayant adopté une très forte flexibilité sur la production et un cadre du travail moins strict.
 Les contrats se montent à la demande. La majorité des individus sont des auto-entrepreneurs devant chercher régulièrement de nouveaux contrats.
Industriels et politiques européennes L’Europe investit massivement dans l’industrie, en particulier sur son volet numérique (appels à projet, avantages fiscaux, moyens humains). Les usines de production accentuent leur niveau d’automatisation. Cet investissement massif conduit à un désengagement des pouvoirs publics quant aux autres dimensions des services publics.
Métiers et formation Renforcement de la dimension territoriale qui facilite l’accès aux compétences à proximité des entreprises. Les personnes développent des compétences au service de leur bassin d’emploi grâce à un revenu lissé sur l’année. Les organismes de formation intègrent les opportunités technologiques pour répondre aux besoins de flexibilité des entreprises et aux attentes de personnalisation des apprenants. Un mouvement de réindustrialisation est organisé autour de la petite série.

 

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