S2 : Économie circulaire 4.0 & ubérisation choisie de la production

Description générale 

 

PME et Groupes industriels tournés ensemble vers les territoires et l’économie circulaire pour répondre à des consommateurs plus responsables.

D’ici 2030, les consommateurs réorientent en profondeur leurs comportements. Moins sensibles au prix, à l’immédiateté. Ils recherchent davantage la proximité, la frugalité, et la prise en compte de critères environnementaux.
Face à ces bouleversements, les acteurs industriels, transforment leurs modèles économiques par une territorialisation des activités à des échelles locales dans une logique d’économie circulaire ce qui favorise une intensification des collaborations entre PME et grands groupes, ainsi que le développement de modèles alternatifs coopératifs, voire non marchands.

 

Une industrie 4.0 décentralisée et économe en ressources soutenue par des investissements massifs et variés.

Ces évolutions profondes de la demande et des modèles économiques entraînent une réorientation des modes de production totalement automatisés vers des petites séries à une échelle locale et adaptés au plus près des clients grâce au développement des nouvelles technologies (IoT, big data). Une place importante est accordée à la gestion optimale des déchets, du recyclage, des économies d’énergie, et au-delà à la création de véritables écosystèmes permettant l’optimisation et la régénération à l’échelle territoriale de l’usage des ressources. Les infrastructures innovantes comme les Fablab notamment sont mutualisées et jouent un rôle important dans cette mise en place de ces nouveaux process de production.

Cette régénération des modèles de production a été permise par des investissements massifs dans le numérique qui ont bénéficié du soutien des marchés financiers. Cette industrie 4.0 décentralisée obtient de très bons résultats en termes de performance globale qui intègre désormais des indicateurs environnementaux et sociaux et en font des placements très attractifs.

Ces évolutions ont surtout été rendues possibles par une politique européenne ambitieuse qui a rééquilibré les relations commerciales au profit de la zone euro qui s’est dotée d’une stratégie proactive en faveur de l’écologie en réallouant une grande partie de ses budgets vers le développement de ces écosystèmes économes en ressources. Sur le plan national et régional, les politiques de soutien essaient quant à elles de gérer la transition tout en amortissant son coût social par des « stop and go » favorisant successivement des investissements technologiques et la préservation de l’emploi.

 

Une ubérisation choisie pour une partie des datas liées au process de production et un net recul des pure players sur la distribution.

L’émergence de ces coopérations efficaces entre grands groupes industriels et petites structures à des échelles locales a été permise par la sous-traitance à des plateformes de l’exploitation des données massives relatives aux process de production dans un contexte de forte croissance des marchés big data et IoT. C’est le développement rapide et sobre des technologies de la blockchain et des smart contracts qui favorise la protection des données, la sécurité et facilite l’interopérabilité de ces process. Ces nouvelles plateformes orientées process de production ont été principalement initiée par des start-up au début de la décennie et financées par l’ensemble des acteurs : industriels, financiers, acteurs publics.
Par ailleurs, cette dynamique de relocalisation territoriale permise par la digitalisation rapide de l’industrie conjuguée à la forte volonté politique et aux attentes nouvelles des consommateurs citoyens, a eu pour conséquence de fragiliser l’ubérisation de la distribution par les pure players leaders mondiaux très en vogue au début de la décennie. C’est la crowdlogistic qui prend le relais au côté du redéveloppement des magasins physiques porteurs de lien social dans les territoires.

Macro-variables Hypothèses
Attentes et comportements du consommateur / citoyen Un nombre croissant de consommateurs mettent en cohérence une attitude responsable et un comportement responsable vis-à-vis de la consommation. Une prise de conscience de plus en plus généralisée sur les risques liés à la nutrition et sur la dégradation de l’environnement modifient les comportements de consommation :avec une forte augmentation de la part  consommation locale, moins de transports, et au final moins de consommation.
Modèles économiques Au niveau industriel, les initiatives territoriales urbaines se multiplient avec des grandes entreprises créant de la valeur par des services dans un contexte de soutien des pouvoirs publics. Grands groupes et les PME fonctionnent avec une logique plus territoriale en autonomie circulaire en partie. A côté de ces modèles marchands un niveau plus coopératif de partages directs (dons, contre-dons, troc) se met en place notamment dans les sphères rurales. 
Régulations Europe Meilleur fonctionnement de l’UE (majorité et non plus unanimité) qui rend sa régulation plus efficace vis-à-vis des grandes entreprises du numériques (taxe fiscale ; reconnaissance du statut de travailleur indépendant,...). Efficacité de la politique industrielle avec un fonctionnement plus souple qui permet un accès facilité  aux PMI. L’UE continue d’être précurseur vis-à-vis de la régulation sur l’environnement avec un renforcement des réglementations communes à l’UE et moins de directives.
Données (IA, Big data, IoT) Rapport équilibré entre les plateformes et les entreprises traditionnelles qui développent leurs propres outils d’exploitation. Croissance limitée des marchés du Big data et de l’IoT par l’apparition de scandales dans certains secteurs. Le manque de coopération entre industriels et plateformes freine l’émergence de normes, l’interopérabilité des systèmes et fragilise la cybersécurité.  Cela induit une limitation d’IoT à usage interne et un big data centré sur les données restreintes dans l’industrie. 
Interactions (Blockchain, BOT) La difficulté d’accès à la technologie et sa gourmandise énergétique limite le déploiement grand public de la BC. Les token et la cryptomonnaie sont essentiellement utilisés pour des visées spéculatives. Les acteurs traditionnels et les plateformes parviennent à intégrer la technologie BC à leurs profits.  Développement limité des BOT du fait de contraintes techniques et sociales.
Acteurs de la numérisation (Géants internet, plateformes numériques, start-ups)  De nouvelles plateformes offrent de nouveaux modèles d’affaires pour l’industrie. Ces start-up sont financées par les investisseurs institutionnels, les géants de l’internet, des incubateurs et des plateformes d’investissements. Les investisseurs créent eux-mêmes de nouveaux modèles en détectant des opportunités et en cherchant les acteurs en mesure de les développer (start-up studio). La dynamique d’innovation repose sur un  mix grandes entreprises / écosystème des start-up.
Amont / Aval Intégration amont/aval via une distribution locale et circulaire. Ce modèle facilite la coordination partagée entre l'ensemble des acteurs. Ce renforcement du local entraine un désinvestissement massif dans les technologies pour favoriser la place de l’humain. Désinvestissement de l’IA et renforcement des magasins physiques indépendants (locaux). La distribution  est  locale avec des moyens de transports écologiques. La crowdlogistic se renforce.
Situation économique et financière Les investissements dans l’industrie proviennent davantage des particuliers, via les plateformes et les fintech. L’incertitude sur les marchés se trouve renforcée par la multiplicité des échanges provenant des particuliers. Les industries ont accès à plus de source de financement et accélèrent leur numérisation.
Politiques de soutien à la transformation digitale Les politiques à l’échelle nationale et locale en faveur du numérique et de l’industrie sont marquées par des à coups, tiraillées par la volonté d’une part de favoriser les investissements et la performance des entreprises et d’autre part de préserver les emplois. Cependant il restent certains élus locaux qui déploient des  politiques de soutien ambitieuses au service de l’industrie et mobilisent les chercheurs sur ces projets à l’échelle locale.
Modes de production Les modes de production sont ici davantage orientés vers l’unité et le local.  Une part croissante des biens, services et process ne sont pas standardisés et est produite par des individus ou des (très) petites entreprises. Ces dernières produisent de manière plus circulaire et mutualisée dans des infrastructures renouvelées (Fab lab). De nouveaux leviers d’emplois dans la réparation, le recyclage génère des perspectives positives. 
Industriels et politiques européennes  L’Europe investit massivement dans l’industrie, en particulier sur son volet numérique (appels à projet, avantages fiscaux, moyens humains).  Les usines de production accentuent leur niveau d’automatisation. Cet investissement massif conduit à un désengagement des pouvoirs publics quant aux autres dimensions des services publics.
Métiers et formation Renforcement de la dimension territoriale qui facilite l’accès aux compétences à proximité des entreprises. Les personnes développent des compétences au service de leur bassin d’emploi grâce à un revenu lissé sur l’année. Les organismes de formation intègrent les opportunités technologiques pour répondre aux besoins de flexibilité des entreprises et aux attentes de personnalisation des apprenants. Un mouvement de réindustrialisation est organisé autour de la petite série.

 

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