Hypothèses
Durant 2 ateliers d’une journée, l’ensemble des 12 dossiers prospectifs a été présenté aux membres du groupe qui pouvaient les commenter et les compléter. A partir des éléments du dossiers, les hypothèses d’évolution des macro-variables ont été construites collectivement en distinguant :
- Les hypothèses tendancielles : qui renvoient aux dynamiques en cours.
- Les hypothèses contrastées : qui reprennent les incertitudes, les controverses, les germes de changement.
- Les hypothèses de rupture : qui renvoient aux ruptures.
Hypothèse tendancielle : La plateformisation de l’industrie
Les géants d’internet (Google, amazon, etc.) mettent à disposition la technologie. On parvient dans le même temps à faire émerger un standard M2M partagé par l’industrie et non spécifique à des acteurs comme Bosch, Dassault système ou GE.
La convergence entre technologies disruptives (IA, informatique distribuée, IoTetc.) promue par les leaders de l’internet et des industriels favorise la création de nouveaux modèles d’affaires. Les industriels s’approprient ces technologies et reconfigurent leurs processus de production, devenant acteurs des innovations technologiques. Parallèlement, on assiste à un changement culturel au travers du partage des ressources et des informations entre industriels.
Les industriels acceptent la mise en commun des ressources : partage de la workforce, MtoM, mise en place d’un standard d’étiquetage pour tous les acteurs de l’industrie (Global Transport Label). Les petits acteurs industriels s’engagent également dans un contexte de rattrapage global du secteur.
Toutefois, les risques liés à la sécurisation des données suscitent des inquiétudes sociales et politiques en ce qui concerne le droit du travail, la concurrence ou la régulation des plateformes. Par ailleurs, les industriels refusent de partager les informations « sensibles » avec leurs concurrents, leurs clients et leurs fournisseurs.
Hypothèse contrastée : Plateformisation de l’industrie réalisée par des non-industriels
Plusieurs acteurs notamment des start-up prennent de vitesse les acteurs traditionnels de l’industrie. De nouvelles plateformes offrent de nouveaux modèles d’affaires pour l’industrie en mobilisant et concentrant les nouvelles technologies (IOT, IA, etc.).
Développement du Human cloud (M-Turk, Taskrabbit, etc.), de la robotisation (Automation anywhere: start up qui propose la robotisation généralisée), Toutes les fonctions son « uberisées » à l’exemple des RH : 365 talents (assessment et mobilité interne), de la maintenance (Pipler, la start-up Mobility work qui est un réseau social de la maintenance), du Marketing (Kantar marketplaces), de la Gestion d’actifs (Swissborg); Sdes I (Skaffolder), de la Vente, de la Recherche (open innovation), etc.
Ces start-up sont financées par les investisseurs institutionnels, les géants de l’internet, des incubateurs et des plateformes d’investissements. Les investisseurs créent eux-mêmes de nouveaux modèles en détectant des opportunités et en cherchant les acteurs en mesure de les développer (start-up studio). Une dynamique d’innovation est entretenue par le mix des grandes entreprises disposant de moyens financiers élevés et l’écosystème des start-up.
Hypothèse de rupture : Effondrement du modèle des plateformes
Le modèle des plateformes s’avère insuffisamment rentable, provoquant la disparition des principaux acteurs : invalidation du modèle uber et plateformes d’origine chinoises (Alibaba, etc.) qui ne parviennent pas à se développer. Par ailleurs, la concurrence entre plateformes exerce une pression importante sur les marges qui réduit leur rentabilité. Les états décident de mettre en place des politiques de régulations drastiques avec par exemple l’élaboration d’une loi antitrust qui atteint des acteurs comme Amazon qui explose en plusieurs entités et l’élaboration de normes sociales au bénéfice des travailleurs Uber. En outre, les consommateurs se rebellent contre le modèle des plateformes et leur hégémonie.